Mais à part ça, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien...
Un titre qui résonne comme une chanson des Collégiens, n'est-ce-pas ?
Mais gardons-nous d'un retour avec tambours et trompettes et commençons par présenter à ceux et celles qui s'aventureront par ici, des voeux sincères pour 2013, même si cela est tout à fait en dehors des limites imposées par le savoir-vivre et la bonne éducation, limites fixées au 31 janvier, au plus tard...
Et pour en revenir au titre du présent billet, oui, à part ça, un « ça » de plus de 6 mois, sur lequel on va jeter tout de suite le voile de la discrétion, voire de la pudeur, tout va très bien, oui, TOUT VA TRES BIEN !!!
Jamais je n’ai connu de période aussi faste côté réalisations, ou même création d’ouvrages, ça se résume à trois mots, pas un de plus : je me lâche !
Oui, à la Gitanie, avec mes crochets, mes aiguilles à tricoter ou à coudre, les ouvrages défilent et prolifèrent ; une conversation entre passionnées amène une idée qui entraîne un challenge amical, qui précède une série de nouveautés, qui elles-mêmes ouvrent la porte toute grande sur… etc.
J’arrête là, je souffle un instant, je vous laisse souffler et imaginer comment je vis, comment je suis, au milieu de tant d'ouvrages et de possibilités : BIEN, bien, bien, bien, bien…
Et plutôt que de longs paragraphes soporifiques et emberlificotés dont MWA seule ai le secret, voici en photos l’histoire laineuse, cotonneuse, colorée, joyeuse et laborieusement sereine ou sereinement laborieuse (comprenne qui voudra) des mois passés dans le "silence" où j'ai (pas forcément volontairement) plongé ; période qui me fut salutaire et me permet encore, et peu à peu, de me tirer comme une grande de mes « histoires personnelles… »
Mai/Juin :
Echange avec Claudine du blog Papillon Vole : un sac tricoté de ses mains, un pique-aiguilles gourmand, une mini trousse berlingot, de la passementerie et des broderies machine qu'on ne voit pas bien sur la photo, mais je vous promets que vous les verrez une fois que je les aurai montées à mon idée.
Tour de Corse à moto pour Laëtitia et Romain, qui au hasard d'une balade, découvrent, si j'ai bien compris, la dernière filature de l'Ile de Beauté. Durant la visite des lieux, ils n'ont pas manqué de m'envoyer des photos via le téléphone mobile, me posant devinette sur devinette... Au retour, il y avait pour moi, dans le sac à dos, ces deux superbes écheveaux dont je n'ai pas encore tout à fait décidé l'emploi, car la matière est bien trop rare et noble pour que je me permette la moindre erreur tactique...
Juillet :
N'allez pas croire que je vous fais du réchauffé si vous avez reconnu le "gilet fleurs" au crochet déjà vu sur cet espace il y a de nombreux mois... C'est toujours le même, en effet, mais il a été entièrement défait et refait, après avoir été porté, reporté, lavé, relavé... Tel qu'il était alors, je ne lui trouvais que des défauts et après mûre réflexion, j'ai sauté le pas et tout repris à zéro. Il me convient à merveille à présent ! J'ajoute qu'à la toute fin, je ne trouvais pas l'encolure à mon goût. S'agissant d'un gilet construit d'une pièce, il m'aurait fallu défaire les deux devants et les manches, quelle barbe ! J'ai donc donné des coups de ciseaux impitoyables (et agacés) pour créer l'arrondi qui va bien, ajouté un biais fleuri et voilà le travail !
La jupe était terminée bien avant le mois de juillet, mais je n'avais pas pensé à vous la montrer. Là, il est question de réhabilitation d'un vêtement à taille élastiquée, le genre de nippe qui me va comme un tablier à une vache. La pose de cet empiècement haut en couleurs et plutôt genre gitan sauve à la fois la femme et la jupe : l'une, de l'allure "petit tonneau court sur pattes" et l'autre, de la mise au rebut !
Eliane, une copine de l'ARPA m'avait demandé de l'initier à la teinture de la laine avec les colorants alimentaires. Je suis loin d'être une experte, mais j'ai bien aimé partager avec elle ce que j'ai appris ces derniers mois. Essai sur du baby mérinos, qu'elle a crocheté en tour de cou asymétrique.
Août :
Si j'ai peu crocheté durant l'été, par contre j'ai cardé, filé au rouet et tricoté un peu... Entre autres, la fibre qui a donné cette écharpe ajourée, aux motifs de feuilles : 125 grammes de laine dont je ne connais pas la provenance exacte (la fibre était courte, un peu frisée, pas chère du tout mais ça ne m'a pas rebutée et j'ai bien fait !) m'ont donné 478 mètres de fil que j'ai laissé en un brin, puis que j'ai tricoté en double. C'est doux, c'est souple : cadeau pour l'anniversaire de Laëtitia, la fiancée de Romain.
D'autres écheveaux attendent leur tour pour la photo et la présentation, il y a du vert, du bleu, du gris naturel (fibre de Gotland, une merveille à travailler !) On verra ça une autre fois...
Septembre :
"Festival de tours de cou" : toujours aussi fana de la laine Drops Delight, j'ai décliné le tour de cou asymétrique mis au point au cours de l'été, en prévision des cadeaux de fin d'année. Et puis, avec des restes de laine mohair, j'ai pu réaliser deux cols au crochet, tout simples.
Encore des tours de cou : en bleu, en rouge, en vert pâle, il s'agit du modèle "tour de cou TGV", un plaisir à réaliser et d'une simplicité inimaginable par rapport à l'effet obtenu. En haut à droite, un tour de cou en laine filée (méthode core spinning, c'est à dire qu'on enroule la fibre autour d'un fil directeur déjà filé, qu'il soit du commerce ou artisanal) En bas à droite, un tout petit tour de cou, disons plutôt un col, tricoté avec un fond de pelote, tout juste une trentaine de grammes de laine toute douce de chez Bergère de France (Doussine) Même motif ajouré que l'écharpe en laine filée main vue plus haut, aiguilles n°4.
Octobre - Novembre - Décembre :
Histoire de renouer avec les années 70, quelques gilets "tube"... Mohair Katia Ingenua, tricotée en double pour le rose et le turquoise, Eskimo de Drops pour le violet, aiguilles n°8, modèle de mon cru. Quelques soirées de plaisir et le tour est joué ! Leur effet est intéressant sur mes robes d'hiver à taille empire, un peu vagues, aux couleurs trop discrètes. Robe et gilet se complètent à merveille et ainsi, on ne s'attardera pas sur les détails du genre "tout d'une pièce" qui font que le gilet peut ne pas être seyant à 100 % quand on n'a pas la taille mannequin...
Les plaids de l'année 2012 ne sont pas nombreux, mais ce sont des pièces qui auront beaucoup compté dans mon histoire personnelle...
Dominos a tellement plu à Laëtitia et Romain que je leur ai offert pour Noël : le plaisir pour eux, la fierté pour moi de voir mon travail ainsi récompensé !
Palette : même laine que Dominos, la fameuse Aran Poems de Rico. Plaid au crochet, travaillé tout d'une pièce. Pas de couture, pas de fil qui traîne, ou si peu qu'on n'en parle même pas... Et autant de plaisir à réaliser que de concentration et d'attention pour ne pas s'emmêler les pinceaux avec 11 pelotes de laine devant soi.
A 4 mains : le dernier et non le moindre ! Celui-là, il porte bien son nom et vous avez compris pourquoi, je suppose ? Oui, c'est bien ça, nous l'avons fait ensemble, avec Marion. Sa réalisation s'est déroulée sur une année : 81 carrés, Marion faisait les 4 premiers tours, je faisais les suivants et j'assemblais au fur et à mesure (destiné à une Mamie pour Noël dernier)
Pour info : pleine d'enthousiasme, Marion enchaîne un second plaid pour Mamie Té, celui-là... Haut en couleurs, même principe, à 4 mains et déjà bien avancé car nous avons hâte de lui faire la surprise...
Avec de la laine mohair très ancienne, "100 % mohair, bouclée grattée" indiquait l'étiquette agrafée directement sur la pelote (marque Bouton d'Or) et un crochet n°6, j'ai créé "vite-fait-bien-fait" ces deux plaids en pensant aux patchworks que je cousais autrefois. Le choix des couleurs était limité et j'avais décidé d'utiliser tout le stock de laine, alors j'ai foncé tout droit ! Marion, enchantée, en a reçu un pour Noël. L'autre attend sagement dans la pile des plaids de toutes les couleurs qui monte doucement vers le plafond de la Gitanie (j'exagère à peine)
Voici un ouvrage que j'ai terminé depuis longtemps mais que j'avais oublié de photographier. Commencé, sans exagération, il y a des lustres... Je voulais à l'époque, sauver quelques restes de laine et faire un plaid pour un lit de poupées. Ressortis du fond d'une caisse, les carrés ont enfin trouvé un tout autre usage, les filles ayant bien grandi ! Montés suivant le modèle du désormais célèbre "sac de Claudine" les voilà qui renaissent assez joliment. Gros plan sur l'envers d'une anse pour vous donner une idée de la taille de l'ouvrage et de la couture à points glissés qui est une technique que j'apprécie par-dessus tout car elle me rappelle les quilts en appliqués que j'aimais réaliser dans les années 90...
Et pur finir, le projet nommé par Sylvie "Carrément 2012" a été mené à son terme avec succès : 732 carrés ont été crochetés par mes soins au fil des mois, à raison de 2 carrés par jour, si vous vous souvenez ; ils sont en cours de montage depuis le 1er janvier dernier. Je continue de même en 2013 mais il n'est pas certain que ce sera au rythme de 2 par jour... Quoique, pour le moment...
Et voilà, je trouve que je me suis particulièrement exprimée ce soir, un peu longuement à mon goût, n'y voyez pas d'orgueil de ma part, s'il vous plait, ni de la vantardise. Tous ces ouvrages ont été réalisés sur une longue, très longue période de repli sur moi-même, à raison de deux heures de travail quotidien, en moyenne...
Comme quoi, on peut faire bien des choses à pas de fourmi, à petites doses régulières mais avec beaucoup d'amour, de patience et de passion !
Je vous dis à bientôt, j'espère de tout mon coeur que ces mots ne sont pas vains et qu'il ne se passera pas un semestre entre la mise en ligne de ce billet et le prochain, parce que j'ai encore beaucoup de choses à vous montrer, des jolies choses qui sont la preuve que l'amitié, l'affection, l'amour, ne sont pas de vains mots...